Un couple de paresseux est arrivé ce jeudi 11 novembre à la Citadelle de Besançon. Cette espèce y est présentée pour la première fois. Reconnue à l’échelle internationale pour ses compétences zootechniques et ses capacités de reproduction d’espèces sensibles, l’équipe du Muséum de Besançon a été choisie pour accueillir ces animaux.
À la demande du zoo de Montpellier contraint de fermer sa serre amazonienne pour travaux, et avec la validation du coordinateur européen de cette espèce, la Citadelle se voit confier un couple de paresseux, dans le cadre d’un programme de sauvegarde.
Depuis plusieurs semaines, les équipes du Muséum se sont impliquées dans l’aménagement d’une loge répondant aux exigences spécifiques de cette espèce et nécessaires à son acclimatation comme l’ambiance paysagère et lumineuse, l’hygrométrie et les zones de repos.
Soucieuses du bien-être animal, les équipes leur proposeront des enrichissements qu’ils soient alimentaires (menus variés, procédure de distribution, etc.), ou environnementaux (organisation de l’espace, type de matériaux, propositions d’activités variées y compris parfois de jeux, etc.).
Comme pour toutes les espèces en voie de disparition du fait principalement de la destruction de leur habitat naturel mais aussi du braconnage, du trafic… l’objectif est de constituer en parcs zoologiques une population de secours afin d’assurer la pérennité de ces animaux pour, à terme et si les conditions sont réunies, permettre une réintroduction dans la nature. Le Muséum s’inscrit pleinement dans cette mission de conservatoire d’espèces menacées. Les compétences zootechniques des équipes du Muséum et leur savoir-faire reconnus en matière de reproduction d’espèces rares et menacées ont été prépondérants dans le choix réalisé pour placer ce couple porteur d’espoir dans la lutte contre l’érosion mondiale de la biodiversité.
Parallèlement, il est important d’attirer l’attention sur les menaces qui pèsent sur les paresseux en milieu naturel. La pédagogie et éducation à la protection de la nature et de la biodiversité font partie intégrante des missions du Muséum. La sensibilisation des visiteurs par la médiation est essentielle parce que mieux connaître, c’est mieux protéger.
Enfin, le Muséum s’engage aussi pour financer des actions in-situ (dans la nature) en collectant des fonds pour, par exemple, des opérations de restaurations des habitats, de réintroductions, de coopérations et d’aides aux populations locales. Le Muséum soutient ainsi pas moins de 47 programmes de sauvegarde d'espèces en France et à travers le monde dont 7 projets de réintroduction.
Par son action, le Muséum participe à un dispositif international oeuvrant pour la sauvegarde d’espèces en danger et pour préserver la biodiversité.
Le paresseux est un mammifère arboricole que l’on trouve à l’état sauvage en Amérique du sud et en Amérique centrale. Ses longues griffes lui rendent la marche au sol très difficile. Il possède un métabolisme exceptionnel et un mode de vie original passant 90 % de son temps suspendu, la tête en bas. C’est également le plus lent de tous les mammifères, il se déplace au maximum de 40 mètres par jour et passe une grande partie de son temps à dormir. En raison de sa physiologie ralentie, les paresseux n’ont, par conséquent, pas besoin pour leur bien-être d’espaces de très grandes dimensions. Il se nourrit de feuilles, de légumes et de fruits.
Autre info insolite, le paresseux possède une vertèbre de plus à la base du cou lui permettant de tourner la tête à 270°, il peut ainsi voir son environnement à 360°.
Les paresseux sont visibles dans leur espace dédié dans le fossé des primates (à droite en entrant dans le jardin zoologique). Ils disposeront d’un espace en extérieur et d’une loge intérieure vitrée qui permettra de les observer quelles que soient les conditions météorologiques.